Category: Exploration

Il s’agit d’un des rares projets que la firme a développé dans un contexte de concours sur invitation. La proposition, quoique non sélectionnée, a permis une réflexion importante sur le rapport entre un établissement commercial et le contexte résidentiel dans lequel il s’implante. La réflexion a aussi porté sur la nature d’usage de ces bâtiments destinés à une clientèle de passage, son rapport au contexte culturel de la ville d’accueil et du caractère hédoniste que porte la chambre d’hôtel en tant que lieu éphémère où l’on se prépare pour aller en ville.

Le projet proposait, à la lumière de l’espace de galerie d’art prévu au programme du rez-de-chaussée, une structure ouverte de béton où les chambres étaient conçues selon un plan minimal, chacune étant dotée d’un paravent orné par différents artistes locaux. Cette stratégie suscitait le potentiel de réversibilité d’usage d’une structure à échelle intermédiaire pour ce quartier central montréalais, composé essentiellement de bâtiments résidentiels de 3 étages.

Ce projet résidentiel a été proposé dans le cadre d’une acquisition d’une propriété d’exception située dans les Grenadines. Nichée dans une vallée naturelle patrimoniale, la propriété de plus de 70 acres comportait des vestiges d’une petite fabrique de production et d’exportation de rhum, dont certaines structures de pierre étaient toujours présentes.

L’orientation du plan d’ensemble proposé par la firme, suivant un programme d’occupation résidentielle pouvant accueillir des convives en grand nombre, s'appuyait sur les sites anciennement occupés par la rhumerie comme point de départ d’un dialogue entre l’ancien et le nouveau, entre la vocation future du lieu et les occupations disparues. Cette stratégie, où les aprioris culturels et naturels du site dictaient les interventions, permettait aussi de maintenir le couvert végétal en place qui avait conquis les lieux depuis l’abandon de la fabrique. C'est l'ensemble de ces composantes existantes, plutôt qu'un diktat stylistique imposé, qui allait alors organiser la distribution spatiale des nouvelles constructions.

Ainsi, dans une perspective ‘’d’occupation’’ du territoire plutôt que de refonte complète du lieu sous une nouvelle identité, le langage architectural développé est simple et se rapproche de l'architecture vernaculaire présente sur l'île. Composés de structures légères en bois, les pavillons s’articulent en espaces complémentaires aux vestiges de pierre, empruntant des fonctions faisant écho aux anciennes occupations : des lieux de rassemblements sont installés sur les vestiges des anciens débarcadères maritimes de la rhumerie, des aires de détente et de spas se conjuguent à un ancien tracé d’aqueduc restauré, les sentiers de foret sont consolidés pour en devenir le réseau de chemins pour toute la propriété, etc.

Cette approche promouvait une inscription en continuité avec la culture d’occupation du territoire et une ouverture au développement de nouvelles pratiques, voire peut-être même de reprises d’anciennes. Elle se posait en contrepoint aux pratiques coloniales dont l’île s’était récemment affranchie.

Ce projet est une intervention suivant l’achat d’une propriété dans les Laurentides pour lequel nous avions été les concepteurs. Au fil des ans, deux bâtiments secondaires, une grange et une serre avaient été ajoutés sur le site par les premiers propriétaires. Les nouveaux acheteurs souhaitaient y aménager une piscine et spa hivernal, en complément de la serre, utilisée pour préparer les semences durant la saison froide. L’intervention prend appuie sur le cap rocheux de la serre, prolongeant d’une certaine manière la qualité minérale du contexte. Un long bâtiment de pierre s’accroche perpendiculairement à celui-ci, produisant une composition d’ensemble pour les deux constructions existantes et établissant une nouvelle échelle architecturale dans le paysage.

Un projet résidentiel situé sur un plat topographique étroit et linéaire a provoqué une nouvelle exploration sur la fragmentation du corps du logis. Cette approche a permis à ce que l’intervention offre une pluralité de vues sur le contexte, autant sur le paysage que sur certains espaces de la construction elle-même, constituée de plans anguleux et de redents. Elle a aussi permis la conception des espaces intérieurs en enfilade, une organisation spatiale plus ancienne, dans un contexte contemporain. Ainsi, les espaces proposés ne sont pas isolés les uns des autres par l’ajout d’un corridor de circulation, mais plutôt interreliés entre eux, offrant une manière distincte de pratique d’espace au quotidien.

Ce projet est la requalification d’un ensemble construit déjà existant, composé de deux bâtiments dont un a été conservé dans la proposition. Situé en falaise et bordant un lac de la région des basses Laurentides, ce lieu offrait un bel exemple de construction de bois d’œuvres et d’ouvrages de pierre de moellons, typique des ouvrages de ce secteur au début du XXe siècle. La proposition revisite ce mode de construction traditionnel en y ajoutant une approche paysagère, légitimant une géométrie linéaire de murs de soutènement qui définissent ainsi des lieux extérieurs selon une hiérarchie privée-publique.

La campagne en Wallonie se caractérise souvent par de beaux ensembles de constructions fermières de brique pâle et de bois, souvent érigés sur des terrains plats pour en faire une exploitation agricole. La commande ici était différente étant donné que le terrain était dans une zone plus accidentée et difficile à développer, surtout dans un contexte comme celui du XIXe siècle et même du début du XXe. L’intervention propose un déploiement suivant la topographie du terrain, de sorte à organiser la distribution de l’espace suivant un rapport étroit avec la condition du sol. La résidence devient ainsi un dispositif permettant une appropriation du lieu tandis ce celui-ci, par sa nature oblique, modifie l’agencement prévisible du logis.

Situé sur les falaises abruptes de la région de Charlevoix au Québec, le lieu du projet offrait un cadre à la fois enchanteur et impossible d’accès pour le promeneur. La proposition architecturale n’est qu’une manière d’articuler le flux des parcours pour les usagers, à travers un contexte programmatique résidentiel défini. La qualité organique et fragmentaire de l’implantation est en fait étroitement liée aux qualités de la géologie existante, qui offre dans le contexte de l’intervention une variété de lieux riches en paysages boisés. C’est un projet qui propose, comme beaucoup de projets de l’agence, une alternative à une vision panoramique et monumentale que l’architecture a tendance à magnifier par des propositions dominant le paysage environnant, souvent mineur mais tout aussi intéressant par son caractère hétérogène.

En continuité avec la proposition initiale pour ce site (BED1), ce projet élabore un scénario d’implantation sur un secteur du site offrant la possibilité de développer un programme de résidence selon une organisation orthogonale. La composition en ‘’patio’’ s’articule autour d’un rocher existant sur le site, sorte d’objet trouvé offrant un point de départ au prétexte de construire. Un détail de la nature qui, malgré son aspect massif, porte en lui toute la fragilité de l’écosystème en place, qu’on peut laisser-pour-contre ou pas, dans le contexte d’une pratique basée sur la commande.

Cette intervention s’inscrit aux abords d’une zone marécageuse aux plantations fragiles et nécessaires à la biodiversité de la région. Le contexte étroit du lot et la volonté d’avoir des points de vue variés du site ont conditionné l’approche horizontale et organique de la proposition architecturale. Avant tout une approche ouverte aux conditions paysagères fragiles du lieu, ce projet offrait la possibilité de poser une structure souple tant au niveau des composantes programmatiques que de sa détermination formelle.